Entre1914 et 1918, le phĂ©nomĂšne est tel que l’on fait fabriquer de ces objets aux soldats blessĂ©s ou mutilĂ©s dans un but Ă  la fois thĂ©rapeutique et commercial. Certains sont aussi fabriquĂ©s dans l’immĂ©diat-aprĂšs-guerre par les prisonniers et par les soldats restĂ©s sur l’ancien champ de bataille pour le dĂ©miner. Toutefois, si cet artisanat de guerre rĂ©apparaĂźt lors de la
DOUILLES D’OBUS GRAVEES Art naĂŻf populaire Artisanat de recyclage issu de la Grande Guerre Claude Le Colleter de la Cet article constitue une Ă©tude non exhaustive d’un Ă©chantillonnage de douilles d’obus datant de cette Ă©poque. La considĂ©ration philosophique qu’un outil de guerre porteur de mort, mais uniquement considĂ©rĂ© sous son aspect artistique se transforme en objet de dĂ©coration est aussi intĂ©ressante Ă  prendre en compte. Mon intĂ©rĂȘt pour l’art et pour les disciplines artistiques m’ont aussi guidĂ© Ă  Ă©tudier cette problĂ©matique. Une collection hĂ©tĂ©roclite et rutilante. Comme le chantait avec beaucoup d’humour Georges Brassens dans les annĂ©es soixante. Depuis que l’homme Ă©crit l’histoire, Entre mille et un’ guerres notoires Moi, mon colon , Cell’ que je prĂ©fĂšre, C’est la guerr’ de quatorz’ dix huit . 1Une activitĂ© de loisirs dans une guerre impitoyable. Cet artisanat existait dĂ©jĂ  lors des prĂ©cĂ©dents conflits de 1870. Les soldats français et bretons en particulier ont payĂ© un lourd tribut lors de cet Ă©pisode meurtrier. Pour donner une idĂ©e du massacre, plus de 700 jeunes soldats habitants des cinq communes du canton de Pluvigner Brech, Camors, LandĂ©vant, Landaul, Pluvigner y trouveront la mort . Mon grand-pĂšre maternel, Joseph Brient de LandĂ©vant sera mobilisĂ© et participera au combat du cĂŽtĂ© de Laon et Chaumont. Son frĂšre Vincent, lui aussi mobilisĂ© recevra par la suite la lĂ©gion d’honneur pour acte de bravoure en conduisant son groupe Ă  l’ deux auront la chance de rentrer chez eux en Bretagne sans trop de sĂ©quelles. En parcourant brocantes et trocs et puces, je me suis intĂ©ressĂ© Ă  cet artisanat art naĂŻf populaire des tranchĂ©es, on dit aussi orfĂšvrerie des tranchĂ©es, tĂ©moignage d’espoir et de libertĂ© conçus parfois au milieu des rafales d’obus qui s’abattaient au dessus des combattants. Lors de la bataille de Verdun, prĂšs de 4 000 000 d’obus seront tirĂ©s . Les douilles en laiton sont particuliĂšrement famille française en possĂšde ou du moins en ont possĂ©dĂ©. Voici un Ă©chantillonnage non exhaustif prĂ©sentĂ© pour permettre sans prĂ©tention aucune, de recrĂ©er Ă  travers un objet, une ambiance ludique qui pouvait rĂ©gner mĂȘme quand la mort se trouvait au dĂ©tour des talus. Entre les assauts meurtriers en dehors des mitrailles et des combats, il est difficile de ne pas s’ennuyer. Alors, il faut tuer le temps avant que l’ennemi, prĂ©sent Ă  proximitĂ© ne se charge de passer Ă  l’attaque . Faut aussi prĂ©ciser que beaucoup de ces soldats trĂšs habiles de leurs mains travaillent le bois, sont menuisiers, Ă©bĂ©nistes et connaissent aussi la ferronnerie marĂ©chaux-ferrands, ferblantiers, zingueurs. Les poilus, dans l’anonymat le plus total, vont se regrouper en ateliers collectifs, fabriquer des bagues, des briquets, des encriers

..et des vases, pour oublier le calvaire qu’ils endurent sous le froid et les intempĂ©ries. Les anciens du Maroc, les zouaves vont aussi apporter leur savoir-faire. Il va aussi se crĂ©er des ateliers de fabrication, des expositions, voire mĂȘme des concours seront organisĂ©s Une Ă©conomie de cet artisanat verra le jour, les objets seront monnayĂ©s, vendus, Ă©changĂ©s parfois contre d’autres services. Des soldats exerçant leurs talents de graveur extrait du livre Trench Art de J. Kimball. 2 Technique de gravure et de cintrage Certaines piĂšces ont Ă©tĂ© gravĂ©es avec des moyens rĂ©duits, un petit marteau de couvreur, un modeste burin improvisĂ©, la douille Ă©tant parfois remplie de terre au prĂ©alable. D’autres ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une technique plus appropriĂ©e, on remplissait cette douille de braise rouge, ce qui avait pour effet de rendre le laiton plus souple afin qu’il soit gravĂ© en profondeur, cintrĂ© voir mĂȘme torsadĂ©, avec un pince ou une tenaille on en avait bien besoin par les fils de fer barbelĂ©s. L’emboutissage pouvait de faire aussi au marteau ou au maillet. Certains dĂ©cors ont Ă©tĂ© repoussĂ©s et ciselĂ©s Ă  la mollette pour obtenir un effet de relief. Parfois le bord supĂ©rieur est dĂ©coupĂ© . Certaines piĂšces se prĂ©sentent sous une forme encore plus Ă©laborĂ©e, un motif Ă©tant dĂ©coupĂ© puis collĂ© sur la douille. Pour la technique de cintrage hypothĂšse AprĂšs utilisation et retirĂ©es de la culasse du canon, ces douilles sont stockĂ©es. Elles sont parfois coupĂ©es en deux avant d’ĂȘtre placĂ©es sur un brasĂ©ro improvisĂ©. Le laiton va fondre Ă  partir de 500 degrĂ©s. D’autres objets seront aussi fabriquĂ©s en arsenaux et dans ce cas le matĂ©riel ne manque pas . Pour les puristes, l’art de fabriquer de tels objets s’appelle la dinanderie » une technique ancestrale qui vient de Dinant Belgique, sa ville d’origine. Voici trois douilles Ă  embase cintrĂ©es . Celle de droite est cintrĂ©e et torsadĂ©e 3 Motifs Les motifs, tous figuratifs oĂč les thĂšmes champĂȘtres prĂ©dominent, sont variĂ©s selon l’inspiration du moment en s’inspirant d’un livre ou d’une revue. En voici quelques exemples Certains Ă©voquent le rĂȘve, motifs animaliers et floraux roses, pensĂ©es, feuilles de chĂȘne, de lierre Des animaux des oiseaux, des cigognes, symbole de l’alsace. D’autres le lieu de crĂ©ation souvenir de guerre Ici on peut lire "Verdun, 11 novembre" Le chardon et la croix de Lorraine la croix des ducs, les symboles d’une rĂ©gion en guerre Souvenez-vous de la chanson "vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine." La croix des ducs de Lorraine est dĂ©jĂ  prĂ©sente dans l’Est de la France avant que De Gaulle n’en fasse le symbole de la France libre en 39- 45. Le prĂ©nom d’un ĂȘtre cher mĂšre, Ă©pouse, fiancĂ©e Ici "Aime" ou "AimĂ©" Le lieu de destination 4 OĂč ont-ils Ă©tĂ© fabriquĂ©s ? Certains ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s dans les tranchĂ©es, d' autres Ă  l’arriĂšre du front durant les moments de repos, voire dans les arsenaux ou les camps de prisonniers . Voici le tĂ©moignage d’un poilu surveillant des prisonniers allemands " J’étais chargĂ© de surveiller deux prisonniers enfermĂ©s dans un hangar, j’effectuais une ronde et j’ai entendu un bruit bizarre Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment . Je suis allĂ© voir et j’ai trouvĂ© les deux compĂšres entrain de bricoler des douilles d’obus . Je me suis empressĂ© de confisquer ces objets. " 5 Quelle sera son utilitĂ© ? Ce sera le cadeau-souvenir que l’on offrira pour son retour si l’on a la chance de revenir chez soi. Il y a parfois le prĂ©nom d’un ĂȘtre cher. Certains seront utilisĂ©s dans les Ă©glises comme vases d’autel, la grande majoritĂ© s’en ira orner les dessus de cheminĂ©e. On n’y mettra pas de fleurs car celles ci ne peuvent tenir longtemps avec l’aciditĂ© du cuivre. Ils peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des ex-voto, ramenĂ©s au domicile lors d’une permission ou Ă  la libĂ©ration. 6 Datent-ils tous de la Grande Guerre ? Vraisemblablement non. Certains ont Ă©tĂ© gravĂ©s aprĂšs cette pĂ©riode et peuvent provenir d’arsenaux chargĂ©s de la fabrication de ce type de munition. En action, 28 tirs Ă  la minute Le canon de 75 de l’armĂ©e coloniale Française 1915 Le tir de ces projectiles meurtriers sera effectuĂ© en grande partie par des canons de 75 tractĂ©s gĂ©nĂ©ralement par 6 chevaux. Ce type de canon conçu en 1897 sera amĂ©liorĂ© et servira pendant la guerre 39-45. 6 Les marques d'identification des douilles datĂ© "JAN1915" datĂ© "1916" Ces piĂšces portent trĂšs souvent des inscriptions Ă  caractĂšre technique. En voici quelques exemples celle de droite 75 diamĂštre 75mm D E C de campagne L 17 N° du lot, NYAB New York Air Blake qui est un fabricant de piĂšces pour chemin de fer. TrĂšs souvent la base a Ă©tĂ© martelĂ©e pour enlever tout indice. Celle de gauche et celle de droite portent les dates 1915 et 1916. 7 Une production d’un poilu de la rĂ©gion
LesPoilus Frisent le Burn-Out, Guillaume Bouzard, Les Poilus, FLUIDE GLACIAL, Humour, 9782352075394 . Les nouveautés > Albums > Comics > Manga > Jeunesse > Tirages > Affiches > Objets > Papeterie BD > Jeux > CD > Magazines BD; Les prévisions > Albums > Comics > Manga > Tirages > Objets > Magazines BD; Les indisponibles en stock > Albums > Comics >
PubliĂ© le 10/11/2018 Ă  0913 Entre ses Ɠuvres, inspirĂ©es de la Grande Guerre, des documents d'archives et des objets de l'artisanat des tranchĂ©es, Pierre Raynal va dĂ©voiler un vrai trĂ©sor, le temps d'une exposition exceptionnelle. A voir demain, Ă  MiĂ©lan. Sous sa grande discrĂ©tion, Pierre Raynal cache une Ăąme d'artiste. Elle s'exprimera demain, Ă  MiĂ©lan, Ă  l'occasion d'une exposition consacrĂ©e Ă  l'artisanat des tranchĂ©es. Au travers de ses Ɠuvres, rĂ©alisĂ©es dans son atelier sur diffĂ©rents supports pierre, bois, plastique et aussi sur diffĂ©rents mĂ©taux dont des gravures sur douilles d'obus, ce fĂ©ru d'histoire va transmettre au public ses connaissances et son savoir relatifs aux deux guerres mondiales. Le choix de ces matĂ©riaux, suffisamment mallĂ©ables, lui permet de travailler en creux et en relief et de projeter le dessin dans une autre dimension graphique et plastique en sublimant le trait qui renforce le sujet. Cela exprime ma passion pour les images traitant de l'histoire et de l'actualitĂ© collectĂ©es au travers de reportages et autres supports de documentation», explique Pierre Raynal. L'estampe renforce par son contraste un tĂ©moignage plus fort, en renouant avec une tradition perpĂ©tuant le rĂ©cit de la mĂ©moire. A l'occasion du centenaire de l'Armistice de 1918, Pierre Raynal a donc eu l'idĂ©e d'organiser dans son village natal oĂč il rĂ©side toujours une exposition de ses Ɠuvres. Grand passionnĂ© d'histoire des guerres mondiales, il donnera Ă©galement une confĂ©rence sur l'artisanat des tranchĂ©es avec des thĂšmes particuliers, pays par pays. Les poilus pratiquaient cet artisanat dans les pĂ©riodes de rĂ©pit au cƓur des tranchĂ©es ou dans les campements en seconde ligne. Leurs crĂ©ations Ă©taient toutes rĂ©alisĂ©es avec les moyens et matĂ©riaux disponibles, c'est-Ă -dire Ă  partir de douilles d'obus vides, de fusĂ©es, tĂȘtes d'obus, collectĂ©s sur le champ de bataille tout proche. Faciles Ă  transporter, elles tenaient dans la musette du fantassin», rappelle-t-il. Ces objets mĂ©talliques Ă©taient ainsi transformĂ©s en vases, en briquets, en coquetiers fabriquĂ©s avec des tĂȘtes d'obus Ă  gaz, en boĂźtes Ă  tabac, en lampes Ă  pĂ©trole, en bougies Ă  essence et mĂȘme en bagues. Les morceaux de mĂ©tal Ă©taient fondus, dĂ©coupĂ©s, soudĂ©s puis gravĂ©s et ornĂ©s. Beaucoup d'ingĂ©niositĂ© Ă©tait dĂ©ployĂ©e dans l'artisanat de tranchĂ©e 
 les outils pour graver, poinçonner, tailler Ă©taient fabriquĂ©s eux aussi Ă  partir de matĂ©riaux de rĂ©cupĂ©ration», poursuit le MiĂ©lanais. Cet artisanat a prospĂ©rĂ© pendant la guerre car il occupait l'esprit des soldats, leur permettait de se dĂ©connecter de l'horreur, de gagner quelques sous, de faire des cadeaux, d'Ă©changer pour obtenir de la nourriture et du tabac. Certaines Ɠuvres Ă©taient vendues aux enchĂšres pour soutenir l'effort de guerre. Demain, Ă  MiĂ©lan, Pierre Raynal va reconstituer tout un atelier de tranchĂ©e avec les techniques utilisĂ©es Ă  cette Ă©poque. De trĂšs nombreux objets authentiques, rĂ©ellement fabriquĂ©s dans les tranchĂ©es, seront exposĂ©s. Expo d'un jour L'exposition mise sur pied par Pierre Raynal sera ouverte au public uniquement demain, de 10 heures Ă  18 heures, Ă  MiĂ©lan. Elle se tiendra sur deux sites la salle polyvalente et le syndicat d'initiative. La ville de MiĂ©lan s'est associĂ©e Ă  cet Ă©vĂ©nement, ainsi que l'association Au Fil de l'Histoire qui exposera de nombreux objets uniformes, lettres de poilus et autres objets commĂ©moratifs. A noter Ă©galement la prĂ©sence de Michel AugĂ©, prĂ©sident de l'Amicale des 88e et 288e rĂ©giments d'infanterie territoriale d'Auch. LaPremiĂšre Guerre mondiale a marquĂ© d'une empreinte profonde la crĂ©ation artistique des premiĂšres dĂ©cennies du XXe siĂšcle. L'auteure s'intĂ©resse aux objets que les Poilus ont fabriquĂ©s dans les tranchĂ©es Ă  partir de balles et d'obus. Comprenant au dĂ©part des objets utilitaires (briquets, coupe-papier, etc.), cet artisanat se rĂ©vĂšle d'authentiques tĂ©moignages L’ARTISANAT DES TRANCHEES EN 1914-1918 Par Toussaint Pirotte Avant-propos. PĂ©riode de repos Dans la tranchĂ©e. Dans la tranchĂ©e. Il y a prĂšs de trente ans, par le plus grand des hasards, je dĂ©couvrais chez un brocanteur français une formidable collection de briquets anciens fabriquĂ©s par des soldats de toutes les armes et de toutes les nations belligĂ©rantes pendant la premiĂšre guerre mondiale. J’ignorais alors tout de l’artisanat des tranchĂ©es mais fus sĂ©duit par sa qualitĂ©. Je m’offris donc deux exemplaires de briquets dĂ©corĂ©s chacun de deux mĂ©dailles. Plus tard, j’allais dĂ©couvrir en brocante deux remarquables plumiers sculptĂ©s, l’un, liĂ©geois, Ă©voquant directement 1914-1918, et l’autre signĂ© en creux du prĂ©nom de son crĂ©ateur, Willy », probablement un soldat allemand. D’autres bonnes fortunes m’ont permis par la suite d’acquĂ©rir quelques objets supplĂ©mentaires. Mais ce sont surtout les projets d’expositions de la Maison du Souvenir » qui allaient accentuer en moi ce goĂ»t naissant pour ce type d’artisanat dans la mesure surtout oĂč il est reprĂ©sentatif des aspirations comme des craintes de ces poilus » et autres pioupious » qui, souffrant le martyre des tranchĂ©es, tentaient d’échapper Ă  leur horreur en bricolant » jusque dans leur cagna, en attendant un assaut ou quand la pluie d’obus et de bombes se faisait moins intense. Je me suis alors mis vraiment en recherche active et suis arrivĂ©, en quelques mois, Ă  rĂ©unir une assez grande quantitĂ© d’objets trĂšs variĂ©s en vue de les exposer en 2008 Ă  la Maison ». Il est cependant indispensable d’apporter de multiples prĂ©cisions afin que chaque visiteur puisse, Ă  son tour, dĂ©couvrir toute la richesse de ces objets et la motivation qui animait leurs habiles crĂ©ateurs. Telle est la raison, la justification de ces pages. Toussaint PIROTTE Les origines de l’artisanat des tranchĂ©es. Il existe, dans nos rĂ©gions comme ailleurs, de multiples traces historiques de siĂšges de villes Maastricht, par exemple et mĂȘme, dans un passĂ© fort ancien parfois, de rĂ©quisitions de civils en vue de creuser des tranchĂ©es et rĂ©aliser des fortifications dans nos campagnes. Cependant, c’est au cours de la premiĂšre guerre mondiale que le concept mĂȘme de guerre de position va acquĂ©rir sa pleine signification. Or, l’artisanat pratiquĂ© par des militaires en attente de combats a Ă©tĂ© pratiquĂ© bien avant et notamment au cours de la guerre des Boers, Ă  la fin du XIXe siĂšcle. Toutes les rĂ©alisations anciennes, produites par des soldats, sont aujourd’hui regroupĂ©es sous la dĂ©nomination gĂ©nĂ©rique d’artisanat des tranchĂ©es ou trench art. Elles comprennent Ă©galement les Ɠuvres de soldats prisonniers de guerre. Cette activitĂ© artisanale a aussi Ă©tĂ© pratiquĂ©e pendant la guerre 1940-1945 sur divers fronts mais aussi pendant la guerre de CorĂ©e ou celle du Vietnam. La Maison du Souvenir » expose par ailleurs de nombreuses rĂ©alisations de nos prisonniers de guerre de 1940-45 ou encore des prisonniers russes contraints, au cours du second conflit, Ă  travailler dans nos charbonnages. Nous avons cependant limitĂ© nos recherches aux seuls objets de 14-18 et au seul front de l’ouest avec une prĂ©fĂ©rence pour les piĂšces – rares – rĂ©alisĂ©es Ă  l’Yser. C’est, faut-il le dire, la France et la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure les Etats-Unis, qui recĂšlent le plus d’exemplaires intĂ©ressants. Enfin, il faut souligner que certains types d’objets Ă©taient dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©s au Maroc, dans les annĂ©es 1910, notamment lors des Ă©meutes de Fez. Au vu de la dĂ©coration notamment de nombreux coupe-papier, nous sommes tentĂ©s de croire que cette activitĂ© a partiellement Ă©tĂ© importĂ©e en Europe par des troupes coloniales mais a connu son plein dĂ©veloppement en France et en Belgique dĂšs l’hiver 1914-1915. La forme de la lame de ces coupe-papier est d’inspiration nord-africaine. Mais pourquoi donc cet artisanat ? La rĂ©ponse, ici, me paraĂźt Ă©vidente il s’agissait principalement de s’occuper l’esprit, car si les soldats de l’étĂ© 1914 sont souvent partis la fleur au fusil », trĂšs vite ce conflit s’est transformĂ© en guerre de position. Il fallait finalement se faire face et creuser des tranchĂ©es pour conserver le terrain conquis. Bien sĂ»r – et particuliĂšrement au cours des deux premiĂšres annĂ©es, en France – il y avait de nombreuses attaques meurtriĂšres commandĂ©es par des gĂ©nĂ©raux des deux camps peu soucieux des sacrifices humains. Bien sĂ»r, surtout lĂ  oĂč les positions Ă©taient renforcĂ©es par de sĂ©rieuses fortifications LiĂšge, Namur, Anvers, Verdun,
, le front connut d’atroces journĂ©es oĂč les obus pleuvaient ! Mais, en dehors de ces pĂ©riodes, mieux valait de ne pas trop penser au lendemain. Il fallait donc se vider l’esprit en occupant les mains. Il fallait, aussi, prĂ©server son individualitĂ© et laisser une trace ! Enfin faut-il dire que l’acte de crĂ©er est aussi une maniĂšre de lutter contre l’angoisse et la quasi certitude de la mort ! Des troupes remontent aux tranchĂ©es aprĂšs quelques jours de repos Ă  l’arriĂšre. Sans doute de nombreux soldats furent-ils initiĂ©s par des artisans marocains ou algĂ©riens passĂ©s maĂźtres dans l’art de travailler le cuivre en le martelant et en le ciselant. Mais il faut se souvenir aussi qu’à l’époque il y avait un trĂšs grand nombre d’ouvriers et d’artisans. Et mĂȘme les paysans 40 % des effectifs Ă©taient volontiers bricoleurs ; certains, par exemple, dans nos rĂ©gions, forgeaient des clous pendant les mois d’hiver. Beaucoup de nos soldats pouvaient ainsi se montrer manuellement fort habiles et c’est la raison pour laquelle il arriva frĂ©quemment que l’artisanat des tranchĂ©es atteignit le niveau de l’art. D’autre part, comme nous l’avons dit dĂ©jĂ , chacun avait tendance Ă  affirmer sa personnalitĂ© et donc Ă  faire preuve d’originalitĂ© d’oĂč une variĂ©tĂ© toujours plus grande dans la production. Enfin, il faut dire que, pour ceux qui Ă©taient inhabiles, un commerce » parfois intense s’installa et l’on vit se crĂ©er, dans les cantonnements, de vĂ©ritables ateliers oĂč s’activaient de nombreux soldats temporairement dĂ©soeuvrĂ©s. Les matĂ©riaux. Il s’agit pratiquement toujours de matĂ©riaux de rĂ©cupĂ©ration prĂ©levĂ©s sur le champ de bataille. Il y a bien quelques rĂ©alisations en bois mais elles sont rares. Dans la plupart des cas, on crĂ©e un objet au dĂ©part du mĂ©tal soit des douilles de tous calibres et principalement des douilles d’obus Le chausse-pied du papa Merx fut fait d’une douille. On tente Ă©galement de rĂ©colter de l’aluminium pour la fabrication de bagues et des morceaux de bakĂ©lite, une rĂ©sine synthĂ©tique inventĂ©e par le chimiste belge, Leo Baekeland Gand, 1863 – Beacon, Etat de New-York, 1944, naturalisĂ© amĂ©ricain, une invention qui allait lui valoir une fortune considĂ©rable. Les formes de l’artisanat. Il en est de trĂšs simples, Ă©videntes, comme ces vases faits d’une douille d’obus parfois Ă  peine dĂ©corĂ©e. Ce sont les piĂšces les plus nombreuses et donc les plus faciles Ă  trouver. Le problĂšme, c’est que ces piĂšces, lourdes et le plus souvent Ă  l’étranger, entraĂźnent des frais d’expĂ©dition 
 qui peuvent atteindre voire dĂ©passer le coĂ»t de l’objet lui-mĂȘme ! Une exceptionnelle collection anglaise de vases et autres objets rĂ©alisĂ©s au dĂ©part de douilles d’obus. Certaines de ces rĂ©alisations portent le nom de l’endroit du front oĂč elles ont Ă©tĂ© produites pour la Belgique, le plus frĂ©quemment Yser, Dixmude ou Ypres. Certaines douilles sont seulement lĂ©gĂšrement ciselĂ©es ou dĂ©coupĂ©es dans le haut mais il arrive aussi que la dĂ©coration s’inspire fortement de l’art nouveau et donne alors de trĂšs belles Ɠuvres. Douille assez simplement dĂ©corĂ©e, avec Ă©vocation non prĂ©cise du lieu. L’insigne de rĂ©giment soudĂ© Ă  la base Ă©voque l’artillerie. Ce sont en effet surtout des artilleurs qui ont fabriquĂ© ces vases que seuls – ou presque – ils pouvaient transporter sans problĂšme grĂące Ă  leur charroi. Ici, une forte influence de l’art dĂ©co, les motifs dĂ©coratifs Ă©tant le plus souvent des fleurs ou des oiseaux. De mĂȘme. Deux petites douilles. La premiĂšre porte Ă©galement un insigne de rĂ©giment et a un bord lĂ©gĂšrement travaillĂ© ; la seconde porte quatre frises. Les mĂȘmes douilles peuvent ĂȘtre assez simplement transformĂ©es en objets utilitaires comme ce pot Ă  tabac[1] exposition. Mais, le plus souvent, on dĂ©core la rĂ©alisation en soudant par exemple le blason de la ville la plus proche. Ici, Verdun. Mais la recherche de l’utilitaire peut s’avĂ©rer beaucoup plus pointue » comme ce moulin Ă  poivre ou Ă  cafĂ© Moins utilitaire certes – sauf au mess des officiers ! – ce gong D’autres types d’obus sont transformĂ©s aisĂ©ment en cendriers A la fois cendrier et bougeoir Fumer, on l’a compris, Ă©tait l’un des principaux passe-temps » des poilus. Et lĂ , dans la fabrication de briquets, la crĂ©ativitĂ© va s’en donner Ă  cƓur joie Briquet de table rĂ©alisĂ© au dĂ©part d’un petit obus 7,5 cm de haut et 2,3 cm de diamĂštre TrĂšs beaux exemplaires de briquets en forme de livre. Un artisanat fort recherchĂ© par les collectionneurs. D’autres briquets. Mais, la vie dans l’humiditĂ© des tranchĂ©es rend la conservation et l’usage des allumettes hypothĂ©tique. On fabrique donc des Ă©tuis notamment dĂ©corĂ©s d’un trophĂ©e ici, une boucle de ceinturon allemand portant le Gott mit uns ». La tabatiĂšre a aussi son succĂšs de mĂȘme que la boĂźte pour tabac Ă  priser. L’objet suivant ne relĂšve pas Ă  proprement parler de l’artisanat des tranchĂ©es. Il s’agit en fait d’une tabatiĂšre qui, garnie de bonbons, a Ă©tĂ© offerte par la reine Mary Ă  tous les soldats anglais du front de l’ouest et de Russie. Cette boĂźte abritait soit le tabac, soit l’argent, soit encore des lettres reçues. Toujours dans le cadre des objets utilitaires, on crĂ©e, par exemple, cette palette pour la farine, le cafĂ©, le thĂ©,
 Purement dĂ©coratif, en revanche, ce faux rĂ©veil Autre domaine oĂč l’artisan va faire preuve d’une crĂ©ativitĂ© exceptionnelle c’est ce qui tourne autour de l’expĂ©dition et de la rĂ©ception de lettres. Ainsi de ces encriers parfois d’une facture exceptionnelle Encrier rĂ©alisĂ© par des artilleurs français. La partie frontale est dĂ©corĂ©e d’un insigne de casque Adrian de l’artillerie. Elle compte trois supports pour porte-plume et coupe-papier. Plus beau encore et nettement plus rare, cet encrier double deux pointes de fusĂ©e avec un plateau gravĂ© Yser 1918 » ainsi que deux poignĂ©es faites chacune de deux balles soudĂ©es par le culot et un cadre abritant soit une photo soit, comme ici, une carte postale Ă©vocatrice de pays alliĂ©s. Les porte-plume et porte-crayon ont aussi la faveur des poilus. Ils sont gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©s au dĂ©part de deux cartouches de Mauser ou de Lebel. Le porte-plume du dessus comporte deux douilles soudĂ©es avec une plume d’un cĂŽtĂ© et, de l’autre une feuille de cuivre Ă©voquant une petite plume d’oie, gravĂ©e Souvenir 1914-15-16-17 ». Le second, rĂ©alisĂ© Ă  peu prĂšs de la mĂȘme maniĂšre comporte deux cartouches dont les balles, dĂ©gagĂ©es de leur douille et retournĂ©es, prĂ©sentent d’un cĂŽtĂ© un crayon, et de l’autre une plume trĂšs fine. Mais ce sont les coupe-papier qu’aujourd’hui encore on trouve le plus facilement D’inspiration parfois nettement nord-africaine, on constatera que beaucoup de ces coupe-papier adoptent la forme du yatagan comme il arrive assez communĂ©ment que la poignĂ©e se termine par un croissant. Toutes ces rĂ©alisations se font au dĂ©part de ceintures d’obus. AprĂšs leur sortie de l’ñme du canon, ces ceintures prĂ©sentent des rayures profondes dont l’écartement varie en fonction du calibre. RĂ©coltĂ©es sur le champ de bataille, il faudra d’abord et Ă  grand-peine les dĂ©gager du logement dans lequel elles sont enchĂąssĂ©es. Ce sera alors par martelage d’une partie que l’on obtiendra la lame, ces opĂ©rations se rĂ©alisant le plus souvent sur le culot de l’obus servant alors d’enclume. D’autres rĂ©alisations, plus rares, prĂ©sentent une lame dĂ©coupĂ©e dans le corps d’une douille, façonnĂ©e et insĂ©rĂ©e dans une balle ou dans un manche en bois. La premiĂšre de ces lames Ă©voque un kriss. On y a soudĂ© un insigne de rĂ©giment anglais Northumberland fusiliers. La seconde, absolument remarquable, gravĂ©e Ypres » est insĂ©rĂ©e dans une cartouche elle-mĂȘme complĂ©tĂ©e par de plus petits projectiles et un insigne de rĂ©giment. Autre lame montĂ©e sur une cartouche de Mauser. Il arrive aussi qu’un artisan ramasse un morceau de shrapnel et y monte l’une de ces terribles flĂšches que les avions allemands lançaient au-dessus des fantassins et qui causaient de nombreux morts. Tout ce matĂ©riel liĂ© Ă  la correspondance est complĂ©tĂ© par des plumiers le plus souvent rĂ©alisĂ©s en bois. Le premier que nous prĂ©sentons est gravĂ©. Souvenir 1914 » et porte les initiales C et W. Sur l’un des longs flancs, on distingue LiĂšge. 1915 et 1916 » La seconde piĂšce de ce genre est superbement gravĂ©e et porte, Ă  l’intĂ©rieur du couvercle. Le prĂ©nom Willy ». Probablement ici, une rĂ©alisation allemande. Le poilu, dans sa tranchĂ©e, pense bien Ă©videmment Ă  sa famille. Il rĂ©alise alors des jouets, toujours au dĂ©part de matĂ©riaux rĂ©cupĂ©rĂ©s. Ici, un superbe biplan. Le fuselage est fait d’une grosse cartouche .303. Les roues sont Ă©galement des bases de .303. Un autre magnifique exemplaire. L’un des premiers tanks. Ces piĂšces fabriquĂ©es en bois ou en mĂ©tal abritent souvent une 
 tirelire. Tank-encrier. Il arrive aussi Ă  nos soldats de manifester, Ă  travers leurs rĂ©alisations, tout le spleen » qui les gagne, Ă©loignĂ©s de leurs jeunes enfants. Ainsi de ce berceau tout en laiton. L’épouse, la fiancĂ©e ne sont Ă©videmment pas oubliĂ©es. Bracelet rĂ©alisĂ© par un Tommie avec dix piĂšces de 3 pences. Bracelet en argent dĂ©corĂ© de quatre piĂšces d’un demi-mark en argent Ă©galement. Mouchoir brodĂ©. Mais est-ce un poilu qui s’est fait petite main ou bien la rĂ©alisation vient-elle de l’arriĂšre. Nous ne le saurons sans doute jamais mais ce qui est certain, c’est que l’engouement pour ces souvenirs a aussi mobilisĂ© » des commerçants en dĂ©finitive fort peu scrupuleux ! Magnifique bracelet rĂ©alisĂ© avec la base d’un obus et bagues d’aluminium rehaussĂ©es de dĂ©cors variĂ©s. Trois de ces bagues avec, de gauche Ă  droite, en dĂ©cor, une croix de Lorraine, une couronne anglaise et une croix de guerre. Pour la rĂ©alisation de bagues, il faut se mettre Ă  la recherche de piĂšces d’aluminium, les fondre puis couler le mĂ©tal en tube creux dans un moule de tĂŽle ou de terre, ensuite scier le tube en rondelles, les amincir avec une mauvaise lime puis ciseler avec adresse et patience les initiales de l’aimĂ©e ou encore ajuster au chaton un dĂ©cor qui sera par exemple, suivant le camp, une croix de Lorraine ou la croix allemande. L’idĂ©e premiĂšre ayant conduit Ă  la rĂ©alisation des bagues vient d’une constatation le canal de mise Ă  feu des obus a, Ă  peu prĂšs le diamĂštre d’un doigt, notamment la fusĂ©e allemande de 77 qui se rapproche le plus des dimensions d’un doigt de femme. Mais l’esprit d’observation du poilu va bientĂŽt le conduire au coulage 
 en se servant du fourreau de la baĂŻonnette du fusil Lebel. Sa forme conique permet d’obtenir toute une sĂ©rie de gabarits. On utilise aussi un vieux tube de bicyclette en y introduisant, comme noyau, un morceau de bois parfaitement cylindrique. Pour la fusion du mĂ©tal, on utilise gĂ©nĂ©ralement une cerveliĂšre », sorte de calotte d’acier que les soldats portaient sous le kĂ©pi avant l’introduction du casque Adrian. Afin d’obtenir un mĂ©tal dĂ©pouillĂ© de scories, on pratique la technique industrielle du perchage » qui consiste Ă  mĂ©langer longuement au moyen d’une branche de bois vert. DĂ©moulĂ©, le mĂ©tal est alors dĂ©coupĂ© en rondelles plus ou moins Ă©paisses et le travail de polissage peut commencer. Il restera alors Ă  graver des initiales sur le chaton ou encore, fort souvent d’y souder un petit emblĂšme probablement rĂ©alisĂ© en sĂ©ries par des boutiques » spĂ©cialisĂ©es. Le bijou terminĂ© sera passĂ© Ă  la toile Ă©meri au grain de plus en plus fin. Il ne restera plus qu’à polir Ă©nergiquement avec un morceau de bois tendre ou 
 sur le cuir du ceinturon. Parfois, on installe le petit atelier dans les ruines d’une maison bombardĂ©e. Il s’était ainsi créé de vĂ©ritables ateliers de fabrication oĂč toutes les compĂ©tences rencontrĂ©es Ă  proximitĂ© s’étaient rĂ©unies, associĂ©es. Chacun exĂ©cutait alors une partie du travail fondeur, mouleur, scieur, dĂ©coupeur, Ă©baucheur, finisseur, ciseleur et graveur. Et c’était dans ces boutiques que se rendaient ceux dont les doigts s’avĂ©raient trop malhabiles. Il ne fait aucun doute que l’artisanat des tranchĂ©es a dĂ©bouchĂ© sur un vĂ©ritable commerce. Le poilu rĂ©alise Ă©galement de nombreux cadres, tantĂŽt en bois, tantĂŽt en mĂ©tal. Ici, un cadre mĂ©tallique pour une peinture Ă©voquant l’aide notamment alimentaire apportĂ©e par les Etats-Unis. Plusieurs bateaux comme celui-ci HMS Empress of Britain » furent convertis en transports de troupes dĂšs mars 1915. Encore une belle rĂ©alisation. Enfin, les sentiments souvent profondĂ©ment religieux amĂšnent nos artisans Ă  rĂ©aliser des crucifix Crucifix. Signalons enfin que ce qui prĂ©cĂšde ne constitue qu’un Ă©ventail d’objets, les montrant dans toute leur variĂ©tĂ©. BoĂźte Ă  gants ou Ă  mouchoirs en mĂ©tal argentĂ© repoussĂ© sur cinq faces. Coquetier rĂ©alisĂ© au dĂ©part d’une pointe de fusĂ©e. Cinq godets Ă  Schnaps. La plus belle et la plus rare des piĂšces prĂ©sentĂ©es Ă  la Maison du Souvenir » un taxi de la Marne rĂ©alisĂ© principalement avec des tabatiĂšres ciselĂ©es trente centimĂštres de long. Le capot se soulĂšve pour offrir un espace de rangement et le toit s’ouvre sur cinq logettes destinĂ©es Ă  recevoir soit des bijoux, soit des fards. Un vĂ©ritable travail d’orfĂšvre ! Un taxi de la Marne ». [1] Les poilus, souvent grands fumeurs, Ă©prouvaient Ă©videmment le besoin de mettre leur tabac Ă  l’abri de l’humiditĂ©.
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France Guerre de 14-18. Pipe et briquet de poilu. Cette pipe en bruyĂšre Ă  tuyau en corne blonde est la pipe d'un Poilu qui participa Ă  la "bataille des frontiĂšres". L'avant du foyer, par ailleurs dĂ©corĂ©e d'une croix irradiante, porte l'inscription " FrontiĂšres 1914 ". Le 3 aoĂ»t 1914, l'Empire allemand dĂ©clarait la guerre Ă  la France Par Daniel CharpentierPubliĂ© le 07/01/2015 Ă  0h00 Plus d’une centaine d’objets, fabriquĂ©s par les soldats dans les tranchĂ©es, sont exposĂ©s Ă  la mĂ©diathĂšque. Bien sĂ»r, faire la guerre, les soldats sont lĂ  pour ça, surtout dans les annĂ©es 14-18, mais en dehors des combats, comment s’occuper quand on est loin des siens ? C’est Ă  ces questions que l’ABPEPP Association...Bien sĂ»r, faire la guerre, les soldats sont lĂ  pour ça, surtout dans les annĂ©es 14-18, mais en dehors des combats, comment s’occuper quand on est loin des siens ? C’est Ă  ces questions que l’ABPEPP Association bassenaise pour la protection de l’environnement et de la protection du patrimoine et Histoire et Patrimoine tentent de rĂ©pondre en proposant une exposition Ă  la mĂ©diathĂšque jusqu’au 24 janvier. Pour comprendre cela, de nombreuses explications existent et elles seront donnĂ©es aux visiteurs lors de leur parcours entre toutes ces piĂšces collectĂ©es, dont certaines sont de vĂ©ritables chefs-d’ retour des combats, de nombreux soldats et officiers possĂ©dant quelques talents se sont mis Ă  fabriquer des objets avec des morceaux de mĂ©tal - laiton, cuivre, aluminium mais aussi paille, papier ou encore des feuilles de chĂȘne Ă  cause de leurs partir de lĂ , ces hommes ont rĂ©alisĂ© de vĂ©ritables Ɠuvres d’art, sans compter les douilles d’obus dont certaines sont de toute batterie de cuisineCertains poilus ont fait preuve d’imagination pour rĂ©aliser des objets plus inattendus, comme une batterie de cuisine miniature en cuivre probablement destinĂ© Ă  un enfant. Le fond de chaque casserole est en rĂ©alitĂ© une piĂšce de curiositĂ©s de nombreux briquets fabriquĂ©s Ă  partir de montres Ă  goussets hors d’usage ou dans des valves de chambre Ă  air de camions. La prĂ©sence de nombreux objets mĂ©talliques rĂ©alisĂ©s avec beaucoup de soin tient peut-ĂȘtre au fait que pendant cette guerre, les canons Ă©taient tirĂ©s par des chevaux nĂ©cessitant la prĂ©sence de marĂ©chal-ferrant qui Ă©tait Ă  cette Ă©poque de parfaits artisans messages gravĂ©s sur des feuilles de chĂȘnes ont Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©s ainsi que des cartes postales, dessins et peintures. Tous ces objets - il y en a plus d’une centaine - souffrent cruellement de l’absence de deux familles de souvenirs, des boĂźtes en carton marquetĂ©es de pailles ou encore de coffres en bois pourtant fort nombreux Ă  l’époque, au grand dam des organisateurs. Desobjets fabriquĂ©s par les poilus mercredi 17 dĂ©cembre 2008, par Catherine Villette Haironville Pendant la guerre 14-18, quand les soldats ne se battaient pas, ils fabriquaient des objets qu’ils sculptaient ou gravaient, comme les objets suivants : Canne en bois sculptĂ©e en 1916, Ă  Verdun, par Charles Billet d’Haironville.
PubliĂ© le 12/03/2008 Ă  1533 Alors que le dernier poilu vient de disparaĂźtre, l'enfer des tranchĂ©es, symbole de la Grande guerre, reste difficilement imaginable les combats sporadiques, les gazages, les pilonnages toujours plus violents, les attaques au lance-flammes mais surtout la peur, omniprĂ©sente. "Ce que nous avons fait, c'est plus qu'on ne pouvait demander Ă  des hommes et nous l'avons fait", Ă©crira l'acadĂ©micien Maurice Genevoix, alors Ă©tudiant prĂ©cipitĂ© dans la guerre de tranchĂ©es. Longtemps, ceux qui survĂ©curent Ă  l'enfer des tranchĂ©es eurent du mal Ă  en parler. Certains, atrocement mutilĂ©s, sombrĂšrent mĂȘme dans la d'obus amĂ©nagĂ©s et reliĂ©s par des fossĂ©s creusĂ©s par les soldats, les tranchĂ©es Ă©taient le théùtre de l'horreur, de l'attente de la mort. MalgrĂ© la peur, les poux, les rats, la boue et le froid, elles Ă©taient aussi un monde de camaraderie, d'une solidaritĂ© sans faille entre soldats d'une mĂȘme unitĂ© qui trouvaient le rĂ©confort dans les plaisanteries, les chansons ou les lettres Ă©crites Ă  leurs poilus, baptisĂ©s ainsi parce qu'ils ne pouvaient ni se laver, ni se raser, restaient un mois dans les tranchĂ©es avant d'ĂȘtre relevĂ©s et envoyĂ©s Ă  l'arriĂšre oĂč il pouvaient manger chaud, Ă  leur faim et dormir au emploi du temps Ă©tait toujours le mĂȘme. Le jour, ils dormaient ou se reposaient. Les activitĂ©s hors de la tranchĂ©e Ă©taient trĂšs limitĂ©es parce que risquĂ©es. Des tireurs isolĂ©s, embusquĂ©s, tiraient sur tous ceux qui osaient abandonner la protection de la nuit, en revanche, tout s'animait. Les troupes profitaient de l'obscuritĂ© pour transporter les munitions, les rations et les provisions Ă  travers le rĂ©seau de fois les activitĂ©s nocturnes terminĂ©es, les soldats regagnaient leur position et attendaient patiemment et en silence le lever du soleil. Des bombardements intensifs avaient souvent lieu Ă  l'aube ou au crĂ©puscule. C'Ă©tait en gĂ©nĂ©ral le meilleur moment pour attaquer.
Baguefaite par un poilu durant la PremiĂšre Guerre Mondiale avec l'aluminium rĂ©cupĂ©rĂ© sur les fusĂ©es allemandes. ModĂšle dĂ©corĂ© d'un motif en forme de losange. Les petits objets en aluminium tels que les ronds de serviette ou les bagues sont usuellement considĂ©rĂ©s comme provenant de vĂ©ritable travail de tranchĂ©e puisqu'ils pouvaient ĂȘtre conservĂ©s dans les
Pendant la guerre de 14-18, les poilus ont dĂ©veloppĂ© un artisanat des tranchĂ©es. Ils fabriquaient des briquets, des coupe-papiers ou des bijoux. A Clermont-Ferrand, un petit musĂ©e privĂ© prĂ©sente une sĂ©lection de ces objets. Pendant la guerre de 14-18, les poilus ont dĂ©veloppĂ© un artisanat des tranchĂ©es. Ils fabriquaient des briquets, des coupe-papiers ou des bijoux. Depuis des annĂ©es, Christian Bourg a rĂ©uni plusieurs milliers de ces objets dans une cave amĂ©nagĂ©e du vieux Clermont, constituant peu Ă  peu un vrai musĂ©e privĂ©. C'est en chinant dans les brocantes et vide-greniers de la rĂ©gion qu'il a trouvĂ© ses trĂ©sors de l'artisanat de tranchĂ©e. "C'est une passion qui est nĂ©e chez un grand-oncle de Saint-Amant-Tallende avec la dĂ©couverte de premiers briquets de poilus. DĂ©s que j'ai dĂ©couvert l'histoire autour de ces briquets, ça m'a vraiment donnĂ© envie de les collectionner.""Un antidote au dĂ©sespoir"Il y a des objets crĂ©es par nĂ©cessitĂ©, pour faire des cadeaux et rassurer la famille. D'autres servaient Ă  faire du commerce ou du troc. "Les soldats de 14-18 ont de grandes pĂ©riodes d'accalmie, et ils fabriquent des objets pour s'occuper, pour tromper l'ennui. C'est probablement un antidote au dĂ©sespoir." Cet artisanat a mĂȘme Ă©tĂ© encouragĂ© puisqu'un concours a Ă©tĂ© organisĂ© Ă  la salle du jeu de paume Ă  Paris. Les briquets sont les rĂ©alisations les plus typiques "on peut considĂ©rer que ce sont les premiers objets que les soldats ont fabriquĂ© pour remplacer les allumettes qui Ă©taient trĂšs humides dans les tranchĂ©es. Ils en avaient besoin pour allumer certaines munitions qui Ă©taient encore relativement archaĂŻques mais aussi pour allumer des lampes Ă  pĂ©trole. Ils Ă©taient toujours faits avec les matĂ©riaux que l'on trouve Ă  profusion sur les champs de bataille, c'est-Ă -dire les douilles d'obus."De vĂ©ritables bijoux ciselĂ©s dans les tranchĂ©esMais on trouve aussi des objets dont la vocation Ă©tait moins utilitaire, comme des bagues "la guerre n'avait Ă©pargnĂ© aucun corps de mĂ©tier et on a retrouvĂ© dans les tranchĂ©es des ciseleurs, des bijoutiers qui faisaient des bagues. En France, on n'avait pas d'aluminium Ă  l'Ă©poque et les soldats le rĂ©cupĂ©raient donc au pĂ©ril de leur vie. Ils rĂ©cupĂ©raient des ogives ou des obus qui n'avaient pas Ă©clatĂ© pour faire ces objets." MalgrĂ© un outillage rudimentaire, certains objets fabriquĂ©s par les soldats sont trĂšs fins. Tous ne sont pas en mĂ©tal le travail du bois avait aussi sa place dans les tranchĂ©es. En tĂ©moigne la magnifique canne brandie par Christian Bourg "elle comporte un serpent lovĂ© avec deux lĂ©zards et le pommeau se termine par une chouette. Il est gravĂ© "Verdun code 304", alors n'oublions pas que l'an prochain, on va commĂ©morer le centenaire du dĂ©but de la bataille de Verdun !" Le musĂ©e a reçu une reconnaissance officielle puisqu'il a Ă©tĂ© labellisĂ© par la mission du centenaire de la premiĂšre guerre Mondiale. Il se visite uniquement sur rendez-vous ; les rĂ©servations peuvent se faire Ă  l'adresse durĂ©e de la vidĂ©o 04 min 58 A Clermont-Ferrand, un petit musĂ©e privĂ© expose l'artisanat des tranchĂ©es ‱ ©France 3 Auvergne
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